Ecrit le 10 janvier 2024 | Gérez votre peur du jugement dans le monde professionnel
Le burn-out est une épreuve extrêmement difficile, un tsunami qui renverse et happe les individus à tel point qu’ils doivent s’arrêter de travailler, même s’ils pensent que cela n’est pas possible.
En pratique, s’arrêter de travailler n’est pas simple. Les personnes qui font face à un burn-out se sentent coupables de ne pas pouvoir honorer leur poste, de laisser leurs collègues et de ne pas pouvoir assurer leurs dossiers. Elles ont peur des conséquences sur leur activité et du vide qu’elles ressentent après avoir été si surbookées.
Cependant, il arrive un moment où la ficelle est trop tendue et finit par céder. Les individus se retrouvent alors contraints de s’arrêter de travailler, sans autre choix. Cette pause peut durer un certain temps, allant de trois mois à un an, voire plus.
La patience devient alors une obligation, mais elle est souvent mise à rude épreuve. Les personnes qui font face à un burn-out doivent faire face à différentes pressions, telles que la peur de perdre leur emploi, la peur de ne plus jamais pouvoir reprendre leur travail, la peur de perdre leurs compétences, la pression sociale et le regard des autres, ainsi que les difficultés financières et administratives liées à l’arrêt maladie.
Malgré le burn-out, les personnes ne conçoivent pas de ne pas travailler. Elles ont envie de s’accomplir, de retrouver une vie sociale, de se sentir utiles et moins seules. Cependant, elles ont également peur de retourner au travail, une peur intense qui les affecte profondément.
L’évocation de la reprise du travail ou même une simple discussion à ce sujet peut provoquer un malaise chez ces personnes. Des phrases négatives tournent en boucle dans leur tête, exprimant leur peur de ne pas être à la hauteur, de ne plus avoir l’énergie nécessaire, de ne plus être capables de faire leur travail, etc.
Cela est normal, car le burn-out s’accompagne d’une perte de confiance en soi, d’une altération de l’estime de soi et même de honte. Les personnes qui ont vécu un burn-out se déçoivent souvent elles-mêmes, se sentant incompétentes et faibles. Elles ont peur de l’échec et du regard des autres, ce qui les pousse à s’isoler et à se replier sur elles-mêmes.
Toutes ces peurs rendent difficile la reprise du travail. Elles génèrent de l’angoisse et peuvent même retarder encore plus le retour à la vie professionnelle. Plus l’arrêt est long, plus les personnes s’installent dans une vie sans travail et développent de nouvelles habitudes qui les sécurisent, les incitant ainsi à éviter le monde professionnel qui leur semble de plus en plus dangereux et inaccessible.
Il est essentiel de se faire accompagner par des professionnels pour préparer sa reprise. Le coaching, par exemple, permet de clarifier ses besoins, ses limites, ses valeurs, ses talents, ses croyances et ses peurs, et de planifier les étapes du retour au travail.
Cette préparation permet également de limiter les risques de rechute en prenant conscience de ses besoins et limites. Il est possible de négocier les modalités de reprise, que ce soit en reprenant comme avant le burn-out, à mi-temps ou en tiers temps thérapeutique, ou en négociant des aménagements tels que le télétravail, des horaires modifiés ou une charge de travail allégée.
Si l’on change d’entreprise, il n’est pas obligatoire de parler de son burn-out. De plus, juridiquement parlant, il n’y a pas eu de rupture dans le CV puisque l’individu est resté salarié pendant son arrêt de travail.
Si l’on envisage de changer de voie, il est important de prendre le temps de bien réfléchir à ce projet, de poser les bonnes questions, de demander des conseils à des professionnels et de le préparer en profondeur avant de se lancer.
Enfin, si l’on souhaite se mettre à son compte, il ne faut surtout pas sous-estimer la quantité de tâches à accomplir, le temps nécessaire pour lancer son activité et la sécurisation des rentrées financières, afin de ne pas replonger dans un autre burn-out.
Le burn-out marque souvent un avant et un après dans la vie des individus. Il est important de tirer profit de cette expérience pour enfin s’écouter, apprendre à se connaître réellement et vivre pour soi. Le travail fait partie de la vie, mais il ne doit pas être toute la vie. En trouvant le métier qui convient et en respectant son rythme de travail, il est possible d’être une professionnelle épanouie.
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